Le constat est unanime chez les chercheurs comme les sociologues. La révolution numérique a transformé notre monde en profondeur, comme l’avait fait la révolution industrielle suite à l’invention de la machine à vapeur. En à peine trois décennies, le numérique a converti tous les domaines.
Le sport ne fait pas exception, et, plus encore, il est un modèle d’adaptation pour les autres industries. De l’augmentation des droits télévisuels à l’invention de l’esport jusqu’aux possibilités dévoilées par le métavers, zoom sur un mariage heureux entre l’industrie du sport et le tournant numérique.
Les droits TV, le premier tremplin
Le sport est depuis toujours lié à la technologie. Si l’on omet volontairement l’avancée perpétuelle des techniques ou des instruments pour améliorer les performances des athlètes, on peut tout de même noter que dès 1960 et les Jeux olympiques de Rome, l’événement était diffusé dans le monde et en direct.
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Légende : De par leur popularité immense et la diffusion pionnière dans le monde, les Jeux olympiques ont grandement contribué à développer la technologie au service du spectacle sportif.
Cette exposition des sports au travers de la télévision, et aujourd’hui d’Internet, a permis à l’économie sportive de fleurir. De nos jours, les droits télévisuels des clubs de football ou des franchises de basket représentent une part non-négligeable de leurs recettes. Pour la saison 2017-2018, ils représentaient presque 47 % des recettes pour les clubs de Ligue 1 selon la Ligue Professionnelle de Football. Un chiffre qui illustre la dépendance du sport moderne à sa popularité en ligne ou à la télévision. Ce rapport privilégié s’est peu à peu étendu pour atteindre le jeu vidéo. Les simulations de sports représentent ainsi une grosse partie des ventes vidéoludiques aujourd’hui.
L’évolution naturelle de cette histoire longue de plus de 60 ans a fini par engendrer une fusion parfaite de l’art numérique et du sport : l’esport.
L’esport comme symbole de la naissance du sport virtuel
Au-delà même de l’invention d’un nouveau sport, l’esport transforme les structures des clubs de football comme des franchises NBA. Alors qu’un monde virtuel comme le métavers est de plus en plus probable, les plus grandes institutions du football européen ont d’ores et déjà créé leurs équipes d’esport comme le RB Leipzig ou Manchester City. Avant même une apparition dans un possible métavers, la popularité du jeu vidéo apporte une nouvelle tribune pour les marques qui désireraient se placer dans l’économie tout en garantissant une hausse de popularité du club.
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L’esport est considéré pleinement comme un véritable sport aujourd’hui, et les compétitions numériques peuvent renforcer l’aura d’un club ou d’une franchise. C’est donc à la fois une nouvelle pratique sportive, mais aussi un nouveau pan du sport que peuvent exploiter les clubs et les franchises déjà en place. Si aujourd’hui les deux économies sont parallèles bien que jumelles, la tendance est à une véritable unification des genres. Le tout, grâce à une nouvelle technologie qui soulève autant d’espoirs que de craintes : le métavers.
Le métavers, une nouvelle façon de regarder et de faire du sport
Le principe du métavers est simple, pouvoir naviguer dans un monde numérique à l’aide de nos sens. À l’aide d’un casque de réalité virtuelle, il est déjà possible de regarder des affrontements en esports en se mettant à la place de l’athlète ou bien même en étant un spectateur invisible au centre du terrain.
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En somme, vous pouvez marcher sur une pelouse virtuelle au milieu des joueurs sans les gêner. Avec de telles possibilités, il n’est pas étonnant que l’industrie veuille très vite tenter de démocratiser cette nouvelle façon de voir du sport. Pouvoir être sur le châssis d’une Formule 1 avec les sensations qui vont avec, sera alors une expérience bien plus intense que de regarder la télévision.

Légende : Les sports mécaniques en esport ont déjà d’énormes avantages dans l’immersion des pilotes.
Mais, plus encore, c’est la pratique du sport qui risque bien de changer tout autant. L’émergence des compétitions professionnelles d’esports séduit de plus en plus d’athlètes professionnels. Le meilleur exemple dans ce domaine reste sans doute les sports mécaniques. Ainsi, il n’est pas rare de voir des têtes d’affiche des championnats tenter leur chance dans l’esport. Les possibilités sont infinies la-aussi et si, pour le moment, les simulations réalistes ont la part belle, on peut tout à fait imaginer des courses à la F-Zero, cette franchise mythique de Nintendo, avec des voitures allant à des milliers de kilomètres par heure, le tout virtuellement bien entendu, donc sans aucun risque pour les pilotes.
La porosité entre le sport automobile et le véritable sport est de plus en plus prégnante. Pour preuve, le jeune Cem Bolukbasi, champion d’esport dans le championnat virtuel de F1, a démarré une carrière en Formule 2 FIA cette année. De l’écran au véritable volant, il n’y a véritablement qu’un pas aujourd’hui.