Hellbound, la série qui va au bout du pêché
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Après la claque venue de sud-Corée avec la célèbre série Squid Game, j’ai eu envie de découvrir Hellbound et de voir ce que ce pays pouvait encore m’offrir en idées nouvelles et en réalisations folles. Du coup, pour Braindegeek, je me suis plongé dans ce drame horrifique.

What’s the Hell(bound) ?
Hellbound est une série sud-coréenne diffusée sur Netflix depuis le 19 Novembre et tirée d’un webtoon, tous les deux réalisés par Yeon Sang-ho (le Dernier Train pour Busan)
C’est une mini-série de six épisodes, de 42-60 minutes. Le pitch est simple : des créatures à l’allure démoniaque surgissent parmi les hommes pour en tuer certains. Par rapport à ces faits, certains se mettent à se regrouper en culte (La Nouvelle Vérité et son bras armé La Pointe de la Flèche) pensant que Dieu provoque cela pour punir les êtres humains de leurs pêchés. Lorsque vous voyez un ange, votre mort est prophétisée et vous allez mourir d’ici quelques jours inéluctablement.
Le tournage a été tourné intégralement en Corée du Sud.
La (première ?) saison est coupée en deux parties :
– les trois premiers épisodes avec une enquête policière réalisée par Jin Kyeong-Hoon (Yang Ik-joon) et Jeonh Jin-soo ( Yoo Ahin) en leader charismatique mystérieux de la Nouvelle-Vérité.
– les trois derniers épisodes, eux, se déroulent cinq ans plus tard ; Bae Young-jae (Park Jung-min), un producteur de télévision va recevoir une prophétie de mort pour son bébé et va essayer de changer la donne.

Hellbound, bon ou pas ?
Je ne sais pas si cela va vous convaincre mais je n’ai pas été prêt pour les premières secondes de la série ni pour le final de celle-ci, qui m’a scotché devant ma télé, bouche ouverte à la manière de The Mask devant Cameron Diaz (faut la référence).
La série commence très crûment avec la mort d’un homme en pleine rue, en heure de pointe dans une grande ville.
Cette violence est extrême dans sa forme mais également dans sa psychologie car les badauds, qui eux ne voient pas les trois démons qui le pourchassent et sortent leurs téléphones, pour filmer, tout simplement. C’est saisissant car on sent qu’il n’y a aucun échappatoire pour le traqué, pas de pouvoirs, pas de héros pour le sauver, juste la mort, brute et brutale.
Ce qui est remarquable avec le réalisateur, comme dans le 1er Alien ou dans les Dents de la Mer, le premier également, c’est que pendant les trois premiers épisodes, on voit peu les démons finalement.
Cet effacement se fait au profit du lore : le scénario va alors pousser le téléspectateur à réfléchir sur l’idée de croyance, dans sa sacralité comme dans ses abus allant jusqu’au fanatisme ; un sujet qui fait écho avec notre propre actualité et le terrorisme. Finalement, le monstre est une bête extérieure ou intérieure à l’homme ? La question est en filigrane dans la série.
Le rythme de la série est assez inégal avec des moments d’ennui dans les premiers épisodes avant que le tempo n’accélère pour une fin bluffante comme je vous l’ai écrit plus haut.
L’acting et les effets spéciaux ne sont pas les plus foufous que j’ai eu l’occasion de voir dans ma vie mais finalement est ce vraiment ce que l’on attend d’Hellbound ? Clairement, non ; c’est l’histoire que l’on cherche à vous servir sur un plateau, pas davantage.
Fatalité, obscurantisme, sectarisme, croire c’est voir ou un acte de foi ? Allez-vous mériter votre paradis si vous faites preuve de vertu ?
Si vous cherchez à vous interroger sur le monde actuel et ses dérives, alors voyez Hellbound comme une gigantesque métaphore sur nos sociétés modernes. En vous présentant dans cet état d’esprit devant votre petit écran, vous apprécierez alors cette série novatrice, à mon sens.
A très vite.
@macleninhan